Conférence de presse du 16 janvier 2025 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Guo Jiakun

2025-01-16 23:00

CCTV : Le 15 janvier, Israël et le Hamas ont conclu un accord de cessez-le-feu à Gaza et d'échange de personnes détenues. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Guo Jiakun : La Chine salue cet accord et espère qu’il sera mis en œuvre efficacement et qu’il y aura un cessez-le-feu complet et permanent à Gaza.

Depuis le début du conflit actuel à Gaza, la Chine a appelé à un cessez-le-feu rapide et a travaillé activement à la désescalade, à la protection des civils et à l’aide humanitaire. La Chine soutient la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu et continuera à fournir une aide humanitaire à Gaza et à déployer des efforts considérables pour la reprise de la reconstruction d’après-guerre. Nous espérons aussi sincèrement que les parties concernées profiteront du cessez-le-feu à Gaza pour promouvoir la désescalade des tensions dans la région. La Chine collaborera avec la communauté internationale pour déployer des efforts inlassables en faveur de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Agence de presse Xinhua : La Chine a récemment soumis au secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) le premier rapport biennal de transparence et le quatrième rapport biennal de mise à jour. Les deux rapports présentent des réalisations de la Chine en matière de lutte contre le changement climatique, notamment les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de contribution déterminés au niveau national, la mise en œuvre de politiques d’atténuation du changement climatique et les effets en matière de réduction des émissions. Comment le porte-parole évalue-t-il le rôle de la Chine dans la gouvernance mondiale face au changement climatique ces dernières années ?

Guo Jiakun : Le changement climatique est un défi mondial majeur. La Chine attache une grande importance à la réponse climatique et est l’un des premiers pays à devenir partie à la CCNUCC et à signer et ratifier l’Accord de Paris. Les deux rapports que la Chine a soumis récemment reflètent sa transparence et son professionnalisme en matière de partage d’informations, offrant une présentation multidimensionnelle des politiques, mesures, résultats et expériences de la Chine en matière de gouvernance climatique.

Ces rapports donnent un aperçu de la détermination de la Chine et des mesures qu’elle prend pour répondre activement au changement climatique et s’engager profondément dans la gouvernance climatique mondiale. La Chine n’a jamais cessé de promouvoir le développement vert. Les rapports mentionnent qu’en 2021, les émissions de CO2 par unité de produit intérieur brut (PIB) de la Chine ont diminué de 50,9 % par rapport à 2005 (année de référence des contributions déterminées au niveau national). Comme le montrent les données publiques, à la fin de 2023, la capacité installée d’énergie renouvelable de la Chine a dépassé la capacité d’énergie thermique pour la première fois dans l’histoire. La Chine n’a jamais relâché ses efforts pour promouvoir la transition mondiale vers une économie à faibles émissions de carbone. Rien qu’en 2023, les produits éoliens et photovoltaïques exportés par la Chine ont aidé les pays concernés à réduire de 810 millions de tonnes les émissions de CO2.

Le changement climatique exige une réponse mondiale. La Chine est prête à travailler avec toutes les parties pour faire respecter le principe des responsabilités communes mais différenciées, pratiquer un véritable multilatéralisme et promouvoir un développement vert afin de protéger la planète bleue que nous appelons tous notre maison.

AFP : Le président américain Joe Biden a ordonné hier une extension de deux ans du programme permettant aux résidents de Hong Kong vivant aux États-Unis de rester au-delà de l’expiration de leur visa. La Chine a-t-elle un commentaire à faire à ce sujet ?

Guo Jiakun : Depuis le retour de Hong Kong au sein de la mère-patrie, la mise en œuvre du principe « un pays, deux systèmes » à Hong Kong est un succès reconnu. La sécurité, la démocratie, les libertés et les droits de la population à Hong Kong sont désormais mieux protégés et Hong Kong bénéficie de perspectives de développement plus prometteuses. Aucune tentative de dénigrement de Hong Kong ne pourra jamais aboutir ou affaiblir la confiance de la communauté internationale à l’égard de Hong Kong. 

Les États-Unis doivent respecter la souveraineté de la Chine et l’état de droit à Hong Kong, se conformer aux principes du droit international et aux normes fondamentales régissant les relations internationales, cesser de dénigrer la politique en matière de gouvernance de Hong Kong du gouvernement central chinois et la mise en œuvre réussie du principe « un pays, deux systèmes », et cesser de s’immiscer dans les affaires de Hong Kong.  

Yonhap News Agency : Le secrétaire américain à la Défense désigné Pete Hegseth a qualifié la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de « puissance nucléaire » lors de son audition de confirmation. Les gouvernements de la République de Corée, des États-Unis et du Japon ont réaffirmé qu’ils ne reconnaissaient pas le statut de la RPDC en tant qu’État doté d’armes nucléaires, et que leur politique de dénucléarisation à l’égard de la RPDC restait inchangée. Comment la Chine perçoit-elle les remarques de M. Hegseth ? 

Guo Jiakun : La position fondamentale de la Chine sur la question de la péninsule coréenne reste inchangée. La Chine est fermement d’avis que le maintien de la paix et de la stabilité dans la péninsule et l’avancement du règlement politique de la question de la péninsule servent les intérêts communs de toutes les parties, et nous espérons que toutes les parties feront des efforts à cette fin. 

AFP : Marco Rubio, le candidat de Donald Trump au poste de secrétaire d’État, a déclaré hier lors d’une audience de confirmation que la Chine était l’adversaire le plus puissant, le plus dangereux et le plus compétent auquel les États-Unis aient jamais été confrontés. Il a également déclaré que les États-Unis devaient montrer à la Chine qu’elle paierait un prix trop élevé si elle envahissait Taiwan. La Chine a-t-elle un commentaire à faire à ce sujet ?

Guo Jiakun : Le développement de la Chine se caractérise par une logique historique distincte et une force motrice endogène puissante. Il n’y a rien à cacher quant à notre objectif, qui est d’offrir une vie meilleure au peuple et d’apporter une plus grande contribution au monde. Nous considérons et traitons les relations entre la Chine et les États-Unis conformément aux principes de respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant mis en avant par le président Xi Jinping, et nous sauvegardons résolument nos propres intérêts en matière de souveraineté, de sécurité et de développement. Les États-Unis doivent établir une perception correcte de la Chine et cesser leurs attaques illégitimes et leurs calomnies à l’encontre de la Chine.

Taiwan fait partie de la Chine et la question de Taiwan relève purement des affaires intérieures de la Chine, qui ne tolèrent aucune ingérence étrangère. Le plus grand défi à la paix entre les deux rives du détroit est constitué par les activités séparatistes recherchant l’« indépendance de Taiwan », ainsi que par les ingérences et les perturbations étrangères. Les États-Unis doivent respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, tenir leur engagement de ne pas soutenir l’« indépendance de Taiwan », cesser de soutenir les forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan » et cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine sur la question de Taiwan.

The Paper : Selon certaines informations, le « ministre taiwanais des Affaires étrangères » Lin Chia-lung assistera à l’investiture du président des Palaos en tant qu’« envoyé spécial du président taiwanais » du 15 au 18 janvier. Quel est votre commentaire à ce sujet ? 

Guo Jiakun : Taiwan est une province de la Chine. Il n’existe pas de « président » ou de « ministère des Affaires étrangères » de Taiwan. Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et Taiwan est une partie inaliénable de la Chine. Le principe d’une seule Chine est une norme fondamentale qui régit les relations internationales et qui fait l’objet d’un consensus au sein de la communauté internationale. La tentative des autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) de rechercher l’« indépendance de Taiwan » par le biais d’un soutien étranger et leur tentative de sécession sont vouées à l’échec.

Nous avons également noté qu’alors que les autorités du PDP tentent de consolider leurs soi-disant « relations diplomatiques », des personnalités amies dans des pays tels que les Tuvalu, les Palaos et les Îles Marshall nous ont fait part à de multiples reprises de leur volonté d’établir ou de rétablir des relations diplomatiques normales avec la Chine. L’établissement ou le rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et ces pays n’est qu’une question de temps, car cela correspond à la volonté du peuple et à la tendance générale de la situation. Je tiens à réaffirmer que dans l’amitié, il n’y a pas de distinction entre les premiers et les derniers venus et que la Chine est prête à ouvrir de nouveaux chapitres dans ses relations avec ces pays sur la base du principe d’une seule Chine. 

AFP : Trois ressortissants chinois ont été condamnés à sept ans de prison dans l’est de la République démocratique du Congo après avoir été arrêtés en possession de lingots d’or et d’importantes sommes d’argent. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?

Guo Jiakun : Le gouvernement chinois demande toujours aux ressortissants chinois à l’étranger de respecter les lois et règlements locaux. L’ambassade de Chine en République démocratique du Congo (RDC) a communiqué avec la RDC et gère correctement la situation. Nous espérons également que la RDC traitera l’affaire de manière légale et juste, et qu’elle garantira les droits et les intérêts légitimes des ressortissants chinois concernés.

Bloomberg : Selon certaines informations, la société chinoise Sinopec aurait signé un accord sur une raffinerie de pétrole avec le Sri Lanka. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ? Pourriez-vous donner des détails sur l’accord ? Qu’est-ce que cela signifie pour les liens économiques et commerciaux entre la Chine et le Sri Lanka ?

Guo Jiakun : La Chine et le Sri Lanka sont des partenaires stratégiques de coopération qui s’entraident sincèrement et entretiennent une amitié durable. Dans l’après-midi du 15 janvier, le président Xi Jinping s’est entretenu avec le président sri-lankais Anura Kumara Dissanayake, en visite d’État en Chine, dans le Grand Palais du Peuple à Beijing. Le président Xi Jinping a noté que la Chine et le Sri Lanka jouissaient d’une amitié traditionnelle et d’un développement sain et stable depuis l’établissement des relations diplomatiques il y a 68 ans. Ces relations ont donné un bon exemple d’amitié et de coopération mutuellement bénéfique entre les pays. Grâce aux efforts concertés des deux parties, le partenariat stratégique de coopération caractérisé par l’assistance mutuelle et l’amitié durable entre la Chine et le Sri Lanka s’est constamment développé de manière approfondie. La coopération de haute qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » ainsi que les échanges et la collaboration dans divers domaines ont donné des résultats fructueux, apportant des avantages tangibles aux deux peuples. La Chine et le Sri Lanka ont aujourd’hui une occasion historique de s’appuyer sur ce qui a été réalisé et de faire entrer les relations bilatérales dans le prochain chapitre. Il est important d’envisager les relations bilatérales dans une perspective stratégique et de construire conjointement une communauté d’avenir partagé Chine-Sri Lanka. 

Vous pouvez continuer à suivre la coopération concrète que vous avez mentionnée.  

AFP : Les États-Unis ont annoncé hier de nouvelles mesures de contrôle des exportations de semi-conducteurs informatiques avancés, en renforçant les exigences de diligence raisonnable pour les entreprises. La Chine a-t-elle un commentaire à faire à ce sujet ?

Guo Jiakun : En ce qui concerne la récente vague de réglementations commerciales et technologiques visant la Chine de la part de l’administration Biden, le ministère du Commerce a clairement fait connaître la position de la Chine. La Chine a également formulé des représentations solennelles auprès des États-Unis. Les États-Unis ne cessent d’étendre à l’excès le concept de sécurité nationale, de politiser les questions commerciales et technologiques, de les utiliser comme une arme ou un outil, et d’utiliser les sanctions comme un outil de choix. Ils violent ainsi gravement les droits et les intérêts légitimes des entreprises du monde entier, y compris de la Chine. Cela met également en péril les règles du marché et l’ordre commercial international, déstabilise les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et sape les intérêts communs des entreprises du monde entier, y compris celles des États-Unis. Ce que font les États-Unis relève typiquement de la coercition économique et de l’intimidation. La Chine le déplore et s’y oppose fermement.

Je tiens à souligner qu’aucune sanction ou suppression n’arrêtera le développement et le progrès de la Chine, et qu’aucune intimidation ou coercition n’affaiblira la détermination de la Chine à poursuivre l’autonomie et l’auto-renforcement. Nous prendrons des mesures résolues pour sauvegarder fermement les droits et les intérêts légitimes et légaux des entreprises et des individus chinois, ainsi que la souveraineté, la sécurité et les intérêts de notre pays en matière de développement.